Qu’elles soient… terre à terre, imprévisibles, existentielles, déstabilisantes, graves ou très drôles … Nous sommes confrontés au quotidien aux questions des enfants. Si nous avons tous eu l’envie de les noter, pour ne pas les oublier, nous pouvons aussi nous poser la question : pourquoi tant de « Pourquoi » ?
Dès ses premiers mois l’enfant questionne le monde, par son regard, sa bouche puis son doigt pointé. Mais c’est lors de l’explosion du langage vers 18 mois, 2 ans que les choses se compliquent ! C'est généralement vers l'âge de 2 ans et demi que surviennent les premières interrogations des enfants.
À cet âge, tout leur univers tourne autour de la découverte du monde qui les entoure et la maîtrise du langage leur permet de creuser un peu plus leur curiosité, selon leur environnement et leur caractère. Colette Pericchi, psychologue clinicienne et auteure de Le pourquoi des pourquoi explique : "Ce qui est sûr, ce n’est qu’aucun petit ne saute cette étape. Pour la simple et bonne raison que derrière toutes ces questions se cache la seule et unique préoccupation de l'enfant : "Est-ce que tu m'aimes ?" On comprend alors facilement que lui répondre, c'est reconnaître son importance et sa place, lui assurer qu'il bénéficie de toute notre attention et donc de toute notre affection."
Tous ces « pourquoi » permettent à l’enfant d’acquérir de nouvelles connaissances, de développer son raisonnement et son esprit critique et de constater les dangers dans son environnement.
"Les questions marquent ainsi le début de la vie sociale de l’enfant. Votre enfant interagit avec son environnement, ce qui est très positif. Sorti de son cocon familial, il découvre que le monde est vaste, tout le fascine. Aussi, il intellectualise le concept de lien de cause à effet. Plus jeune, il a réalisé qu’en secouant un hochet il obtenait un son. Mais vers 3 ans, il commence à comprendre réellement qu’absolument tout effet est le produit d'une cause. Et il va vouloir expérimenter cette théorie. Mais peu à peu, "la machine à pourquoi" peut s’emballer. Au départ, l’enfant est sincère dans son besoin de curiosité. Mais l’enfant peut finir par ne plus écouter la réponse et enchaîne sur de nouveaux pourquoi. L’enfant peut aussi chercher à attirer l’attention des adultes qui s’occupent de lui.
Il est préférable de tenter de répondre aux interrogations de votre enfant et de lui dire la vérité. Évitez toutefois les explications très élaborées, qui peuvent être difficiles à comprendre pour lui. Privilégiez plutôt les réponses courtes et adaptées à son âge. Même si votre explication vous semble incomplète, elle peut être suffisante pour votre tout-petit. Par exemple, il peut se contenter de savoir qu’une personne morte a fini de vivre. S’il veut plus de détails, il continuera à vous questionner. Ainsi, vous lui donnez uniquement l’information qu’il est prêt à entendre. Vous pouvez commencer par : "Et, toi qu’en penses tu ?"
Évitez toutefois les explications très élaborées, qui peuvent être difficiles à comprendre pour lui. Privilégiez plutôt les réponses courtes et adaptées à son âge.
"Malgré votre désir de toujours répondre à votre enfant, il est possible que vous ignoriez certaines réponses. Dans ce cas, admettez-le tout simplement. Profitez-en pour souligner à votre enfant que même les adultes apprennent de nouvelles choses. Si vous ne connaissez pas une réponse, pourquoi ne pas la chercher avec votre enfant ? Parfois, votre enfant peut vous poser des questions dont il connaît déjà la réponse. Il veut ainsi vérifier ce qu’il se rappelle. Pour faire travailler sa mémoire, demandez-lui de trouver la réponse dans sa tête, félicitez-le s’il réussit et complétez sa réponse s’il manque des éléments.
Lorsque les « pourquoi » s’enchaînent pour remettre en question une consigne (ex. : « Pourquoi dois-je aller au lit maintenant ? »), n’argumentez pas avec votre enfant pour qu’il accepte votre décision. L’important est qu’il comprenne pourquoi vous lui demandez de faire quelque chose. Le piège est de vouloir le convaincre du bien-fondé de votre règle.
Les questions des enfants mettent donc tous les parents à rude épreuve. Pourquoi est-il si important, néanmoins, d’essayer de surmonter la difficulté ou la gêne et de répondre ?
Pour deux raisons essentielles :